Modes et clichés - Cap sur Ouessant

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12 avr., 2025

En 2025, le Musée départemental breton à Quimper présente un nouvel accrochage autour de la mode d’Ouessant. Photos d’époque, vêtements du quotidien et costumes de cérémonies permettent de mieux comprendre la vie des habitants de l’île.

Le costume noir et la chevelure libre, caractéristiques de la mode ouessantine. À retrouver au Musée départemental breton de Quimper. — Le costume noir et la chevelure libre, caractéristiques de
la mode ouessantine.

Pour la troisième année consécutive, le Musée départemental breton à Quimper revisite une partie de son accrochage textile permanent pour mettre en lumière la mode d’un « pays » de la Bretagne. Après le Pays Bigouden et le Poher, c’est l’île d’Ouessant qui est à l’honneur en 2025. Le Musée départemental breton dispose de 4500 ensembles ou éléments textiles dans sa collection. Le renouvellement de ces accrochages permet de faire vivre et de protéger cette collection. C’est l’occasion de mener des travaux de recherches pour compléter les informations autour de pièces mal connues avec l’aide des familles de l’île et de l’écomusée d’Ouessant.

Vêtements d’une vie
« Dans cette exposition, on parle presque plus des gens que des vêtements », explique Jean-Pierre Gonidec, chargé des collections textiles au Musée départemental breton. Et c’est ce qui touche particulièrement lorsqu’on déambule au milieu des costumes présentés et des photos de famille. À travers les habits du quotidien et de cérémonies, les matières ou les accessoires, les visiteurs découvrent la vie sur celle qu’on surnomme « l’île des femmes ». Les vêtements sobres et donc pratiques pour le dur labeur des îliennes, sont principalement noirs. La fantaisie se cache dans les détails. Tant utilitaires qu’ornementales, les épingles qui maintiennent châle et corsage, permettent aux vêtements de s’adapter aux changements morphologiques des femmes. Elles peuvent se parer de tête perlées et ouvragées.

Cheveux au vent
« Les Ouessantines n’ont jamais caché leurs cheveux », raconte Jean-Pierre Gonidec. Au-delà du costume, c’est ce qui distingue nettement la mode ouessantine du reste du continent breton dès le 19e siècle. Ici, point de coiffe trop contraignante : elle dégage simplement le visage. « Cette liberté de mouvement, dans les cheveux notamment, aura prolongé cette mode assez tardivement sur l’île. C’était finalement assez moderne ». À la fois isolée et indépendante, la vie à Ouessant est aussi connectée au monde par les voyages des marins ouessantins. Avec cette exposition, le Musée départemental breton dévoile une mode insulaire définitivement contemporaine. MB