Interview de Anne Le Roux-Le Pimpec, directrice du Musée du Faouët
Quelques semaines avant l’accrochage, Anne Le Roux-Le Pimpec, directrice du Musée du Faouët, revient pour Sortir Ici sur la genèse de l’exposition Regards croisés de deux peintres paysagistes en Bretagne : Marguerite Raffray (1907-2004) et André Wilder (1871-1965).
Le Fort La Latte par M.Raffray
© I. Guégantte
Pontivy, vu de la pointe de Beg-En-Aud par A. Wilder
©I.Guégan
La nouvelle exposition au Musée du Faouët présente les œuvres de deux peintres que rien n’était supposé réunir. D’où vient l’idée de cette proposition ?
En 2023, dans le cadre de l’exposition Un collectionneur sur les traces des peintres en Bretagne, était présenté un tableau d’André Wilder. Christian Bellec, président des Amis du musée du Faouët avait fait des recherches sur ce peintre. L’association avait alors suggéré l’idée d’approfondir le sujet à travers un futur événement. En janvier 2024, en pleine préparation de l’exposition sur Ernest Guérin, j’ai reçu un portfolio de la famille de Marguerite Raffray. J’ai pris contact assez rapidement avec sa fille et l’une de ses petites-filles. Puis, je suis allée visiter le fonds d’atelier de l’artiste dans les Côtes-d’Armor et découvrir son travail prolifique. Je me suis rendue compte que les œuvres de ces deux artistes se répondaient malgré plus de 30 années d’écart et le manque de lien apparent. Il y a une similitude dans les courbes, le mouvement, la matière, les sujets traités et, bien sûr ils partagent tous les deux une sensibilité marquée pour la lumière et la couleur.
Comment avez-vous rassemblé ces œuvres ?
Nous n’en avions pas dans la collection permanente, elles sont donc toutes issues de prêts. Les 44 œuvres de Marguerite Raffray que nous avons sélectionnées proviennent de la collection familiale. C’était moins évident pour André Wilder. Un travail de recherche à travers les salles des ventes avec l’aide de commissairespriseurs a été nécessaire pour réunir les 36 œuvres présentées dans l’exposition.
Des recherches ont-elles été menées en parallèle à la production de cette exposition ?
Oui, cela nous a permis d’approfondir nos connaissances, notamment sur l’œuvre d’André Wilder. Nous avons eu accès à son livre de raison dans lequel il avait consigné les noms de ses tableaux, les cessions, les lieux, etc. Ainsi nous avons pu découvrir pourquoi il est venu en Bretagne puis confirmer et préciser les dates de sa rencontre avec le peintre Maxime Maufra.
Quelle scénographie a été imaginée pour cette exposition ?
Nous avons travaillé avec le scénographe Éric Morin et le designer Gwenaël Prost. Au-delà d’une mise en couleur des différents espaces, le plus délicat a été de faire résonner les œuvres entre elles, d’apprendre à croiser les regards. En complément des peintures, on a aussi choisi de présenter des objets, des outils, des photographies et des documents. Cela contribue à montrer à quel point leur pratique de peindre "sur le motif" et leur approche picturale esthétique sont presque similaires.
Propos recueillis par MB
REGARDS CROISÉS DE DEUX PEINTRES PAYSAGISTES EN BRETAGNE : MARGUERITE RAFFRAY (1907-2004) ET ANDRÉ WILDER (1871-1965)
Du 05 AVR au 05 OCT 2025
Du MAR au SAM, 10H-12H/14H-18H, DIM 14H-18H Musée du FAOUËT
museedufaouet.fr