Molière est source inépuisable d’inspiration. Le Malade imaginaire n’échappe pas à la règle. Le Collectif Citron s’est emparé de la dernière œuvre du dramaturge. Plutôt que de s’intéresser à Argan, le père qui craint de mourir, il met l’accent sur Angélique, sa fille, qui clame son amour de la vie et sa soif de liberté. Cette adaptation qui date de 2020 choisit de défendre l’émancipation de la jeunesse et de la femme. « Habitué.e.s des textes contemporains, nous nous emparons pour la première fois d’un classique, expliquent les artistes associé.e.s du Collectif Citron. Les jeunes amoureux Angélique et Cléante nous ont touchés, car ils voient leur relation empêchée par ce père égoïste qui rêve de marier sa fille à un médecin pour satisfaire ses propres intérêts. Nous pressons l’œuvre de Molière pour en extraire l’émancipation d’une jeunesse qui a le courage de s’affranchir d’une autorité parentale. »
Une comédie-ballet en prose
La mise en scène se montre contemporaine et rythmée. Les actes médicaux sont par exemple coupés. Pour faire référence aux personnages récurrents des médecins dans la pièce, le Collectif Citron a créé un chœur d'interprètes masqués qui apparaît pendant les intermèdes de cette comédie-ballet en trois actes dont le texte écrit en prose en 1673 n’a pas pris une ride.
« Il ne faut pas s’attendre à une représentation classique d’une pièce de Molière. Ce que propose le Collectif Citron est un peu déjanté et très réussi », prévient Samuel Denis, directeur du CAC de Concarneau qui programme cette version émancipatrice du Malade Imaginaire le 29 novembre prochain. BMO